Mon histoire à travers le mur

y a le torrent d'la vie qui t'emporte et qui t'enchaîne et le cadran d'ton coeur qui s'y noie et qui s'dégrade et toi t'y peux rien. et le torrent, t'y es en plein dedans, et ça t'arrive de te prendre des rochers dans la gueule ou de croiser des cascades que t'aimes pas beaucoup, mais t'arrive pas à en sortir ou peut-être que t'as peur, et tout ça c'est qu'une connerie, c'est comme si t'étais un gosse qu'a laissé tomber sa poupée dans l'eau alors t'as plongé mais maintenant tu sais plus t'arrêter, t'essaies de nager mais t'y arrives pas, et t'es même pas foutu de couleur tout au fond pour en finir, les rives elles sont trop loin et de plus en plus elles s'éloignent, et les étoiles aussi, tu peux même plus les toucher, tu les observe de loin, et ça te brûle les yeux et ça t'arrache le coeur. t'as les poumons en feu et tu respire de l'eau, tu respire trop d'eau. tu ferme les yeux, et un instant tout s'arrête. écoute. le bruit du vent, qui te chante ses mélodies, les feuilles des arbres qui dansent, entends les oiseaux qui déclament des poèmes pour toi, vois le trop plein d'amour auquel on ne fait pas attention depuis le fond du torrent. tout ce à qcôté de quoi on passe. tu souris, du fond de ton torrent, et puis tu reprends ton souffle, ça n'a duré qu'une seconde et c'était si bon, tu revis un peu mais t'inquiètes pas, c'est pour mieux replonger, tu te prends des branches dans la gueule, des pierres qui trainent par là, y a des algues partout et de la mousse, des fois ça pue et l'eau est dégueulasse, tu voudrais crier des larmes mais le torrent il t'a ruiné la voix, tu peux que pleurer des mots, et déjà tes larmes s'en vont nourir le torrent qui s'en va.
et elle, elle est là. fauve, jolie fauve. qui se laisse couler, parce qu'on l'a toujouré laissé couler, mais jamais assez. fauve elle veut s'y noyer dans le torrent, elle veut se péter la gueule contre le fond jusqu'à plus entendre le tic tac dans sa tête, jusqu'à plus penser à rien, et partir loin, dans un ailleurs, elle voit une grande forêt verte, près des étoiles, une forêt avec deux grands yeux, si grands qu'ils sont douloureux mais si la douleur est là-bas elle n'est pas dans ses yeux à elle. et ils déverssent des cascades d'eau, qui dévale les collines au bord de la forêt. fauve elle veut se péter la gueule dans le torrent et aller là-bas, près des étoiles, elle veut les cacher dans sa tête, tu sais, elle en avait déjà mit y a longtemps, mais le ciel de sa tête est passé dans la maison de ses pensées par la fuite du toit, et rien ne va plus, elle sait pas combler les fuites fauves, elle est bonne qu'à chasser les songes dans la grande forêt dont elle rêve. elle a personne qui peut lui réparer ses fuites, aucun homme à la silhouette rassurante qui l'extirpe du torrent trop violent, ils attrapent tous sa main et la jettent plus fort dur les vieilles branches ou les grosses pierres, et elle coule à nouveau jusqu'à ce qu'on reprenne sa main et qu'on la lâche, encore, encore.
et puis à trop rêver, elle s'y perd dans la vie. elle rêve d'autre choses. d'une grande maison, d'un grand homme, d'enfants tout petits. d'un peu de magie, juste un peu, de reconstruire sa maison à pensées, celle en dedans elle, et d'empêcher le ciel de fuir à l'intérieur. elle rêve d'autre chose, d'un ailleurs, de son grand ailleurs, et la nuit à rêver aux étoiles quand ses pieds la guident, elle se perd. alors elle pleure, y a qu'à elle que ça peut arriver, elle a pas le sens de l'orientation de toute façon, la ville elle aime pas, y a trop de gens trop de monde, trop de rues et elle demande juste à aller dormir sur l'asphalte du monde, dormir à ne plus s'en réveiller, mais elle ne fait que se noyer dans ses larmes, on dirait une sirène un peu pathétique, ses cheveux s'emmêlent devant ses yeux, si c'est une sirène elle est bien sauvage, elle tape les murs de l'impasse, elle en a marre, elle en peut plus, arrêtez la caméra, coupez les dialogues, on stoppe tout et on recommence, scène une prise deux, c'est parti, le mur s'ouvre.
u.c.

Les questions du Maître d'Hôtel...

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J'adore prendre un bain le soir. Il faut que vous sachiez que je prends mon petit déjeuner à dix heures et il faut que celui-ci soit de préférence sucré. Je lis beaucoup de contes car ils me permettent d'en savoir plus sur les autres clients, tout peut être utile. En général j'aime beaucoup écrivez ici un petit résumé de vos passions, vos goûts, vos envies.. En revanche je n'aime pas du tout écrivez ici une petit résumé de vos peurs, ce qui vous horripile.. .  Mes points faibles sont : ici, ici,  ici,  et mes points forts : ici,  ici,  ici. Est-ce que je suis allergique ? Et bien  oui/non (si oui à quoi). Est-ce que ma famille, mes ami(e)s me manquent ? décrivez vos sensations à ce propos. Mais cela fait maintenant nombre de jours/mois/années que je suis dans cet Hôtel donc je me sens votre état d'esprit.