REAL MADNESS Owen G. Ross-E. |  Sujet: Liquide incolore, inodore, sans saveur L'EAU  Jeu 16 Mai - 22:34 | |
| Owen Graham Ross-Eris
-------------------------------- Le corps est une inscription sur de l’eau.
Pousser la porte de cette salle fut bien plus difficile que de pousser la porte de la salle des miroirs. Même si dans les instructions notées sur la porte on nous dit que la mort n'est pas au bout de l'expérience, j'avoue que je n'étais pas tranquille lorsque je suis rentré dans la salle. Mais ici tout est si bizarre, si surprenant qu'après tout pourquoi pas essayer le coup de la noyade. A peine la porte fermée, l'eau se met à couler, doucement elle envahit la pièce toute bleue, je me rend compte à ce moment là que je suis encore habillé et que j'ai mes chaussures à mes pieds, les idiots ils n'ont pas prévu de vestiaire, ça va être drôle au moment de la sortie. L'eau continue de monter, elle n'est ni froide, ni chaude, une température agréable, pour le moment aucun stress, il faut dire que j'ai juste de l'eau jusqu'aux genoux. Puis elle enveloppe ma taille comme les doux bras d'une femme et elle continue sa route vers mon torse, je me mets à nager c'est amusant, mais difficile avec mes vêtements. Alors pouvant encore me servir de mes bras je me déshabille pour être plus à l'aise je garde juste mon caleçon, mes mouvements ainsi sont plus facile. J'aurais du tout simplement aller à la piscine au lieu de me retrouver ici, car là mes pieds ne touchent plus le sol, je monte vers le plafond en même temps que le niveau de l'eau. J'en ai maintenant jusqu'au cou, ma tête est encore hors du liquide mais vu que le plafond est très proche cela ne va pas durer longtemps. Puis elle arrive à ma bouche, je me mets à respirer par le nez, et puis celle-ci le chatouille, il en rentre un peu du coup je touche, je penche ma tête en arrière pour au moins garder mon nez hors de l'eau, mais en quelques secondes, mon nez se retrouve submergé. J'arrête alors de respirer, je ne veux pas sentir l'eau me pénétrer, elle assaille mes yeux, tout devient flou, je panique car je manque d'air, je veux respirer mais c'est de l'eau qui emplit mes poumons. Ma tête cogne au plafond, je plonge pour voir s'il y a une trappe, quelque chose qui me permettrait de respirer, mais rien, je ne voit que les murs et la porte toujours close. L'eau s'engouffre alors sans pitié dans mes poumons, elle passe par ma bouche, par mon nez, elle brûle ma gorge, mes bras arrêtent de s'agiter, mes jambes aussi. J'ai comme un gros coup de fatigue, des bulles s'échappent de mes lèvres remontant vers une surface fermée, pas d'échappatoire, il est dit que l'on sort vivant d'ici. C'est mal partie encore quelques secondes et je n'aurais plus un souffle de vie dans mon corps, ce sera la fin d'Owen ou bien sa renaissance, vu qu'au départ de notre vie on passe neuf mois dans du liquide. Je me sens couler, un vrai cailloux, je ne bouge plus, je prie pour que tout s'arrête, je suis étonné par mon calme, ou bien c'est juste une impression je ne sais plus trop. Tout devient flou, je m'endors me laissant attirer vers le fond, comme un enfant je repart de la où je viens sans rancœur, ni peur, juste de la tristesse au fond de mon âme. Et puis je me sens déposé sur le sol comme sur un nuage, je suis mort c'est sur, je respire à nouveau, l'eau à disparu comme par magie et moi je suis couché sur le carrelage froid de la pièce, c'est d'ailleurs cette sensation de froid qui me ramène à la réalité. J'ouvre les yeux, mes vêtements sont éparpillés dans la salle par terre, mes chaussures à droite, mon pantalon à gauche et ma chemise juste à mes côté. Je reprend mes esprits, respire à nouveau à plein poumon, je n'ai pas trop compris tout ce qui c'était passé, mais je suis vivant c'est sur, je me rhabille doucement car j'ai les membres engourdis. Je me rend compte que je ne suis même pas mouillé, ni mes fringues d'ailleurs, un vrai miracle, au moins je ne serais pas ridicule en sortant de cette pièce. La porte s'ouvre signe de ma délivrance et de la fin de mon calvaire volontaire après tout on est pas obligé de venir, mais je suis un peu fou alors autant pousser la folie à fond. Je fini de boutonner ma chemise et je sorts non sans me retourner vers cette étrange salle qui se remplit d'eau, nous noie, nous laisse vivant et sec, une vrai énigme pour le genre humain. Tout ce que je sais c'est que je reviendrais ça c'est sur, faudra que je retente l’expérience pour essayer de comprendre s'il y a quelque chose à comprendre. © WOOD SPOON et tumblr. |
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